INFORMATIONS : la prochaine séance de la Société aura lieu le samedi 16 mars 2024 à 14h30, au Musée municipal de Semur-en-Auxois : genèse et développement de la ville de Semur-en-Auxois à la lumière des dernières découvertes archéologiques.

 

Tour de l'Orle d'Or

LA TOUR DE L'ORLE D'OR SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES DE SEMUR
  
    La tour principale du donjon de Semur, la tour Lourdeaul (le patronyme de l'Orle d'Or étant une invention relativement récente), est un élément essentiel du dispositif de défense, de contrôle et de représentation du pouvoir ducal dans sa ville phare du bailliage de l’Auxois.
   Ses dimensions imposantes, près de 55 m. de hauteur (dont 44 de maçonnerie) pour 15 mètres de diamètre extérieur forcent au respect du passant et de nombreux caractères particuliers montrent une fonction éminente dans l’ensemble fortifié.
   OUVERTURE AU PUBLIC :
    Accès à diverses curiosités et des points de vue imprenables sur la ville.
    La Tour de l'Orle d'Or est ouverte au public lors des saisons estivales ou lors de week-ends particuliers.
    Ces ouvertures seront mentionnées dans la page agenda en cours et relayées par les vecteurs de communication locaux dont l'Office de Tourisme des Terres d'Auxois : 
terres-auxois.fr/
 
    
Photo 1
Coupe de la Tour de l'Orle d'Or
Photo 2
Tour de l'Orle d'Or et le pont Joly
Photo 3
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Photo 1 : La tour de l'Orle d'Or
Photo 2 : Profil des niveaux
Photo 3 : La tour de l'Orle d'or et le pont Joly
   Contrairement à des ouvrages contemporains similaires voués uniquement à la défense et à la représentation, cette tour était également un lieu de passage particulièrement contrôlé par les hommes du Duché. En effet, avant la construction du pont Joly en 1784, l’accès à la ville haute fortifiée (bourg Notre Dame) se faisait à travers un étroit passage carrossable au niveau inférieur de la tour en prolongement de la rue des Vaux. Les charrois pouvaient alors aisément être contrôlés, d'abord à l'extérieur depuis un niveau défensif comportant de larges archères, puis par le dessus, grâce à un plancher dominant, une herse et de forts vantaux de porte bardés de fer, avant de pénétrer dans la ville en passant par une autre porte défendue donnant dans la partie basse de l’actuelle rue du Renaudot.
   Notons que l’important talutage en pierre rapporté sur la partie basse de la tour est probablement contemporain de la fermeture de la porte et des travaux consécutifs à la construction du pont Joly et de la chaussée pavée (rues du Pont Joly puis Voltaire).
  Extérieurement, la tour présente quatre niveaux bien marqués de bandeaux saillants et deux grandes fenêtres géminées avec meneaux à chapiteaux délicatement sculptés, tournées vers l’intérieur du donjon au dernier niveau. Ces dispositions originales témoignent d’une fonction résidentielle affirmée de cet étage autrefois relié au logis par la courtine Est comme en témoignent les arrachements de maçonneries visibles côté rue du Rempart.
  
A l’intérieur, l’espace est divisé en six grands volumes superposés :
  •  Le premier niveau correspond au passage surveillé permettant d’entrer en ville comme décrit précédemment. Une voie pavée entre deux portes est dominée par un plancher surplombant et trois chambres de défenses avec archères, l’une dans l’axe de la rue des Vaux, l’autre à l’opposé vers la ville et la troisième vers la vallée. Deux escaliers superposés permettent d’y accéder depuis l'espace jouxtant la rue du Rempart. Ce vaste volume est couvert d’une haute voûte en pierre soigneusement appareillée.
  • Les second, troisième et quatrième niveaux, sont de vastes espaces circulaires actuellement accessibles par un escalier intérieur en bois relativement récent (1904-1905). Les planchers massifs sont constitués de poutres jointives à fortes sections destinés à supporter de lourdes charges. Un pilier central et un renfort perpendiculaire reprennent la charge au milieu de la pièce.  Ces niveaux sont peu éclairés, petites archères ou fenêtres étroites qui prennent de l’ampleur en montant les niveaux. Voués au stockage et à la défense, ces espaces ne présentent pas de décors particulier, même si la notion de confort apparaît au quatrième niveau (coussièges dans les ébrasements de baies et lumière plus abondante).
  • Le cinquième niveau présente à l’évidence une fonction plus militaire marquée par ses larges ouvertures et les vues périphériques qu’elles permettent, les hourds pouvaient être facilement installés depuis ce niveau. Une porte donnant actuellement sur le vide (côté rue du Rempart) devait communiquer avec un ouvrage de liaison à la lecture encore difficile aujourd’hui. Notons d'autre part que la plupart des baies de ce niveau, semblables à celles des autres tours et du logis de la courtine Est, devaient être munies en temps normal, de simples volets pivotants autour d'un axe horizontal supérieur passé dans les anneaux ou crochets encore bien présents à l'extérieur.
    La fonction résidentielle de ce niveau s'est affirmée par la suite, après la modification de deux baies côté intérieur du donjon. Munies de meneaux et d'encadrement très décorés et de coussièges confortables, ces fenêtres montent un nouvel usage du lieu à la fin du 13e s. ou au 14e s.
  • A partir de cinquième niveau, un escalier en pierre, construit dans l'épaisseur du mur périphérique de la tour permet alors d’accéder aux combles dont la charpente à chevrons formant demi-fermes est impressionnante par ses dimensions et sa mise en œuvre. Apparemment prévues dès l’origine, ces couvertures coniques pentues forcent l’admiration par leurs dimensions et leurs assemblages savants. Un programme de prélèvements pour études dendrochronologiques a permis de dater l'abattage de ces bois de charpente en 1274.
ÉVOLUTION HISTORIQUE DE LA TOUR LOURDEAUL À TRAVERS LES SOURCES
 
   La tour Lourdeaul est rarement spécifiquement mentionnée dans les archives historiques, mais les données disponibles sur l’ensemble du donjon permettent d’obtenir quelques informations significatives, non sur sa construction originelle, non documentée, mais sur un certain nombre d’étapes au cours de son histoire. Les représentations graphiques, nombreuses pour Semur-en-Auxois nous renseignent également sur les dispositions de la ville et du château depuis le 16ème siècle.
 
Charpente
Photo 4


Photo 5

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Photo 4 : Charpente de la tour de l'Orle d'Or
Photo 5 : Passage carrossable au sous-sol
    Les conclusions très provisoires tirées de ces études en cours montrent que, contrairement aux courtines et autres bâtiments du donjon, les tours d’angles ont bien survécu et n’ont pas subi de modifications fondamentales depuis leur érection.
   Remplaçant probablement un ouvrage plus ancien non documenté, la tour Lourdeaul est bâtie avec l'ensemble du donjon dans le second quart du 13ème s. et complétée, peut-être dès son origine, par la porte de la ville placée à sa suite. Les courtines du donjon abritaient le logis du Bailli et la cour intérieure de nombreux bâtiments fonctionnels et religieux.
   Des travaux sont attestés à la tour en 1354-1355 en 1358-1359 puis en 1437.
   Par suite à un arrêt du roi Henri IV en date du 12 août 1602, le donjon est officiellement « démantelé », abandonné et peu à peu aliéné, les courtines plus ou moins arasées, mais les tours sont conservées dans le patrimoine communal et régulièrement entretenues. La construction du pont Joly en 1788 marque la fin de la fonction de porte au nord de la ville, la construction du théâtre en 1848 et le percement de la rue du rempart signent la fin de l'enceinte fermée du donjon.
 
LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES DE SEMUR ET L’AMÉNAGEMENT DE LA TOUR LOURDEAUL
 
   Fondée en 1842, la Société des Sciences de Semur-en-Auxois est rapidement confrontée à la recherche d’un local pour recevoir ses collections archéologiques et géologiques et abriter sa volumineuse bibliothèque.
  Après la passation d'un bail emphytéotique en 1901 avec la commune, propriétaire de la tour, et en accord avec la municipalité de l’époque, elle procède en 1904 et 1905 à l’aménagement de la Tour de l’Orle d’or sur un projet de l’architecte Charles Suisse. Un escalier intérieur dessert tous les étages, des vitrines et du mobilier néo-gothique sont installés, la bibliothèque prend sa place. Au dernier niveau, destiné à devenir  salle de conférence, la société savante fait réaliser des menuiseries de fenêtres à vitraux et un mobilier néogothique dont on peut encore constater la qualité aujourd'hui.
Vitrine 1
Photo 6
Vitrine 2
Photo 7
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Photo 6 : Au niveau 1- Le président Jean-François Bligny aménage les vitrines
Photo 7 : Au niveau 1- Le bibliothécaire Jérôme Benet explique la nouvelle présentation


Photo 8


Photo 9


Photo 10

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Photo 8 et 9 : Niveau 3 - La bibliothèque
Photo 10 : Niveau 5 - La salle de conférence
    Pendant un siècle La société des Sciences se chargera d’assurer la visite de ce monument emblématique de la cité médiévale.
     En 2009-2010, après divers travaux de mise en conformité, la Tour de l’Orle d’Or rouvre à nouveaux ses portes. Une signalétique renouvelée retrace l’histoire et l’œuvre de la Société des Sciences de Semur, et au fil des étages à travers une déambulation dans ses collections riches et variées. Les travaux d'aménagement des niveaux inférieurs de la tour, ancienne porte d'entrée de la ville, sont engagés, les lieux sont nettoyés, mise en valeur, illuminés et rendus accessible grâce à une nouvelle action de la Société des Sciences.
 
   Néanmoins, et malgré tous ces efforts, la tour Lourdeaul est un ouvrage qui, comme ses trois sœurs bien différentes, nécessite à moyen terme des travaux de consolidation des structures et de restauration des extérieurs d'une toute autre ampleur (maçonneries, couvertures, menuiseries et abords). Mais c'est à la commune de Semur en Auxois qu'il reviendra d'engager les études et les travaux indispensables pour redonner une nouvelle jeunesse à cet ensemble unique et tellement évocateur. Gageons que les élus prendront à cœur cet enjeu considérable pour la ville et sa région et qu'ils engageront rapidement les mesures nécessaires à cette fin.....   
   Les visiteurs sont accompagnés par un guide bien informé. La Tour a été ouverte en 2010 en juillet et août tous les après-midi sauf  lundi, et, alors qu’à chaque visite seules 18 personnes peuvent faire la visite par rotation (réglementation ERP = 19 donc 18 visiteurs + le guide), on a compté 1216 entrées ! A ajouter 324 visiteurs lors des journées Patrimoine, sans qu’une publicité ait été donnée pour cette date, des membres de la Société des Sciences de Semur ont alors apporté un appoint pour l’accueil.    Les dates, horaires et conditions d’accès sont disponibles sur le site de la Ville :  Voir la page "Liens"
  
   La municipalité a fait installer un système de surveillance dimensionnelle, et un partenariat ville-Société des Sciences a lancé une étude de datation dendrochronologique des bois de construction de la Tour. Pour information, grâce à la dendrochronologie, on a pu voir que la charpente de la tour de l'Orle d'Or a été abattue au printemps 1274.

16 rue du Rempart - 21140 Semur-en-Auxois
Coordonnées GPS : 47.490644 4.329868